La fête et les jeux
par Josette Brédif
Date de publication : 1987
Le Grand Siècle n’est-il pas celui des loisirs et des festivités ? Des fêtes galantes de Watteau aux Fêtes de l’Être Suprême de Robespierre, la dimension ludique du XVIIIe siècle a généré dans les arts décoratifs un registre thématique dédié aux scènes de célébration et de manifestation de joie et de bonheur partagé. Jeux d’enfant ou de hasard, danses carnavalesques, promenade du bœuf et arbre de mai, courses et cirques sont illustrés dans de nombreuses toiles imprimées. Le Musée Oberkampf présentait en 1987 une exposition qui rassemblait 85 toiles, de Jouy et d’ailleurs, autour des jeux et des fêtes en vogue au XVIIIe siècle.
La locution “Toile de Jouy” est prise ici dans sons sens large, communément employé, c’est à dire qu’elle désigne l’ensemble de la production de toiles imprimées dans les manufactures provinciales et étrangères qui ont travaillé dans le goût de la manufacture de Jouy-en-Josas. Celle-ci, bien qu’ayant produit une quantité considérable de motifs, a rarement abordé des sujets anecdotiques et sera de ce fait peu représentée.
La FETE, les JEUX : c’est un domaine très vaste mettant en scène l’individu ou la foule, l’adulte et l’enfant, en des manifestations où chacun des participants s’évade des obligations et des interdits de la vie quotidienne pour s’épanouir et même se dépasser lors d’activités librement choisies.
Si le jeu peut être solitaire, la fête est presque toujours collective. Elle réalise l’exaltation des communications humaines en des rassemblements quelquefois fortuits, le plus souvent prévus, où président le loisir, la fantaisie, la Gaîté, parfois la licence ; alors que le jeu obéit à des règles strictes mais consenties.